INEOS a annoncé cette semaine qu’elle allait faire un investissement d’environ 2 milliards d’euros dans divers projets d’électrolyse. Cela aiderait à rendre l’hydrogène vert beaucoup plus accessible. La Belgique, l’Allemagne et la Norvège vont construire les premières usines. La France et le Royaume-Uni prévoient également d’énormes investissements dans ce domaine.
La première unité qui sera construite est une usine d’électrolyse de 20 MW qui produit de l’hydrogène propre par électrolyse de l’eau. Ce projet entraînera une réduction minimale d’environ 22 000 tonnes de CO2 par an en raison de la réduction de l’empreinte carbone des opérations d’INEOS à Rafnes, un port norvégien, et servira de plaque tournante pour fournir de l’hydrogène au transport norvégien.
Ce n’est pas le seul producteur d’énergie qui s’est fait entendre récemment en matière d’hydrogène. L’été dernier, Shell a annoncé avoir mis en service la plus grande usine d’électrolyse d’hydrogène d’Europe. Ce sont des électrolyseurs PEM (où PEM signifie membrane électrolytique polymère), qui sont plus compacts que les électrolyseurs alcalins classiques.
Les électrolyseurs PEM sont adaptés pour travailler avec des sources d’énergie renouvelables, car ils sont capables de fonctionner de manière dynamique avec des charges électriques variables. Cela permet aux électrolyseurs PEM d’être opérationnels lorsque la production d’énergie éolienne et solaire est la moins chère. Une énorme percée.
Voici une vidéo expliquant ce procédé :
L’« usine à hydrogène » de Shell est déjà située près de Cologne, où le producteur d’énergie anglo-néerlandais produit de l’hydrogène vert. Des plans sont en place pour augmenter la capacité de cet électrolyseur de 10 mégawatts à 100 mégawatts.
Ce n’est pas un hasard si les deux projets dépendent fortement de l’État de Rhénanie du Nord-Westphalie, qui, selon les mots de son premier ministre, se définit lui-même comme la « région de l’hydrogène » de l’Europe.
Le géant espagnol de l’énergie Repsol a également présenté ses plans hydrogène la semaine dernière. L’entreprise a annoncé des investissements qui s’élèveront à plus de 2,5 milliards d’euros d’ici 2030. Dans huit ans, Repsol souhaite avoir la même capacité installée de 1,9 GW. Repsol utilisera un mélange d’électrolyse, de biogaz et de photoélectrocatalyse pour produire de l’hydrogène renouvelable. La première usine d’électrolyse, d’une capacité de 2,5 MW, sera mise en service à Bilbao en 2022.
Repsol est connu pour son innovation en photoélectrocatalyse pour la production d’hydrogène durable. Des travaux sont actuellement en cours pour mettre en place une usine pilote à Puertollano.
La ruée européenne vers l’hydrogène est tout à fait conforme aux plans de l’Union européenne, tels que décrits dans le Green Deal et Fit for 55.
L’Europe est à la pointe du développement de nombreuses technologies propres à l’hydrogène. L’Union européenne a développé une politique stratégique importante, notamment grâce à l’Entreprise Commune Pile à Combustible et Hydrogène (FCH JU). Au cours des 13 dernières années, ce partenariat public-privé a financé des projets à hauteur de près de 2 milliards d’euros. Le projet Shell susmentionné fait partie du consortium européen Refhyne et est cofinancé par la FCH JU.
Au cours de la dernière décennie, grâce au rôle de pionnier de l’Europe, les universités et les entreprises européennes ont pu améliorer l’efficacité de l’électrolyse et des piles à combustible, réduire l’utilisation de matières premières et démontrer la faisabilité des procédés industriels à base d’hydrogène.
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